Le Temple de Behbeit El-Hagara
Dans les terres agricoles du centre du delta, le site de Behbeit el-Hagara se dérobe un peu aux yeux des visiteurs, ses ruines, de la route qui y mène, n’accrochant pas le regard. Perdu dans les cultures, on le devine lorsqu’on atteint enfin les vestiges de l’ancienne enceinte mais on ne le découvre vraiment qu’après avoir franchi un mur de briques moderne construit pour le protéger du village qui a d’abord cherché à l’atteindre pour le dépasser maintenant et l’enrober complètement. On voit alors un immense champ de ruines dont les blocs de granit enchevêtrés représentent ce qui reste d’un sanctuaire considéré, par certains, comme le lieu le plus ancien du culte d’Isis et reconnu, de ce fait, pendant un temps avant sa destruction, comme un Iséion/Iséum.
L’étude qui m’a été confiée a été une entreprise passionnante. La confrontation avec un site aussi important mais négligé - en dépit de nombreux cris d’alarme de certains voyageurs dès le 18e siècle et des égyptologues qui s’y sont intéressés à la fin du siècle dernier et immédiatement après la seconde guerre mondiale - a suscité en moi, comme je l’ai déjà dit ailleurs, des sentiments qui allèrent de l’enthousiasme à une certaine désespérance, sachant que la tâche visant à établir, à partir de cet amas de pierres, une information cohérente ne sera jamais achevée tant que les blocs n’auront pas été dégagés et le site fouillé.
Ne pouvant organiser une entreprise de grande envergure mais soucieuse de permettre une meilleure connaissance du site qui en soi serait une étape utile, j’ai accepté la proposition de mettre en ligne sur le site de l’Institut d’Egyptologie François Daumas de l’Université Paul-Valéry-Montpellier III, la base de données que j’ai créée en 1988. Cette tentative n'a pas abouti.
Grâce au travail de Nicolas Schont, la base a été entièrement recréée afin de donner, pour chaque fiche, des renseignements cohérents qui associent dessins, photos, et données recueillies sur le site. Bien évidemment, toute erreur ou oubli n’est imputable qu’à moi.